L'importance de la forêt n'est plus à démontrer, pourtant il faut encore convaincre de la préserver.
A Vauréal nous disposons d'un patrimoine naturel d'une richesse inouïe.
Puisque la mairie de Vauréal n'a jamais accepté de demander une étude indépendante pour savoir si cette zone boisée avait un intérêt ou non, nous avons pris les devants et commandé cette étude à nos frais.
Ces deux études constituent un travail de grande qualité, tant par le recensement des espèces, la démonstration de leurs interactions, que par l’analyse dynamique des espaces.
Elles mettent en lumière le formidable intérêt de ce secteur auquel nous sommes attachés et dont nous nous sentons comme les modestes gardiens.
Un réservoir de biodiversité, c'est un écosystème, un espace où faune et flore interagissent entre eux. Tout en étant source de matériaux et d’énergie renouvelables et facilement mobilisables, la forêt constitue un réservoir majeur de biodiversité pour notre planète. Il importe de la préserver et de l’améliorer pour le bien être des générations futures.
La préservation de la biodiversité s’impose aujourd’hui à nos sociétés. Les milieux forestiers, par leur rôle de zones refuges, constituent un enjeu majeur.
« Découvrir l’écosystème forestier, c’est plonger dans le monde de ses habitants. Végétales ou animales, les espèces qui composent les différents milieux ont chacune leurs particularités. Elles façonnent un équilibre fragile. » Le site de l'ONF.
Une expertise de l'ONF réalisée sur le site du futur projet urbain (environ un tiers de l'espace disponible entre le cimetière et l'école) a répertorié 222 arbres. Il s'agit, entre autres, de chênes, de frênes, d'érables, de hêtres, de merisiers, de châtaigniers, tous liés à l'écosystème en place.
Toutes les photos ci-dessous ont été prises dans la zone qui a été défrichée pour que le projet d’urbanisme que nous contestons soit réalisé.
L’univers de la forêt est la rencontre de deux mondes : le monde végétal aérien (des arbres aux mousses) et le monde terrestre du sol. Cet univers parait immuable, immobile et pourtant la forêt est mise en mouvement par d’autres éléments que les courants d’air du vent et la pousse des feuilles.
Des habitants mobiles la parcourent, y ont demeure et s’y reproduisent sans que l’on ne s’en rende forcément compte, car la discrétion est une des particularités de la faune. Source: ONF.
La forêt combine milieux denses, comme le sol et la cime des arbres, et milieu aéré des grands troncs de la futaie.
Cette diversité d'espaces est devenue, depuis la nuit des temps, un lieu d'habitats privilégiés pour la faune terrestre. Mammifères, oiseaux, insectes y ont trouvé un abri, de la nourriture et des partenaires. Une hêtraie peut ainsi contenir plus de 5.000 espèces d'insectes qui parcourent le sous-sol, le sol et la cime des arbres. Grands ou petits, les animaux vivent donc à tous les étages. Source: ONF.
La forêt est un territoire occupant une superficie d’au moins 50 ares (5000 m2) avec des arbres capables d’atteindre une hauteur supérieure à cinq mètres à maturité in situ, un couvert arboré de plus de 10 % et une largeur moyenne d’au moins 20 mètres.
Les sites momentanément déboisés ou en régénération sont classés comme forêt même si leur couvert est inférieur à 10 % au moment de l’inventaire.
Un bois, c’est un territoire occupant une superficie supérieure à 4 hectares (40000 m2), comportant des arbres capables d’atteindre une hauteur supérieure à 5 mètres à maturité in situ, un couvert arboré de plus de 10 % et une largeur d’au moins 20 mètres. Les bois font partie de la surface forestière.
(source : institut national de l'information géographique et forestière)
Notre massif boisé présente une superficie d'environ 0,82 hectare. Il est inséré dans un massif de l'ordre de 170 hectares, d'un seul tenant. Le document ci-contre localise le premier projet Kaufmann (en rouge). L'emprise du futur projet est moins importante. Elle se situe au même endroit entre le cimetière et l'école.
Ecoute, bûcheron,
Arrête un peu le bras
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas
Ne vois-tu pas le sang, lequel dégoutte à force
Des nymphes qui vivent dessous la dure écorce..
« J’admire et je respecte celles et ceux qui se mobilisent pour la sauvegarde du patrimoine arboré. Leur combat est juste et désintéressé, mais ils ont malheureusement bien du mal à se faire entendre. … Il en faut bien du courage pour affronter les autorités locales, subir les quolibets et les pressions ».
« Les arbres sont menacés par les projets d’urbanisation ou par des élus qui refusent d’assumer leurs responsabilités en les faisant abattre sous de multiples prétextes. Fort heureusement il arrive que des citoyens, au péril de leur vie, s’opposent à un abattage programmé. »
« Pour justifier les nombreuses coupes, la dangerosité ou la santé défaillante des végétaux sont toujours mis en avant. »
« les arbres en ville aussi sont protégés, mais si peu, contre le vandalisme, et je constate que cette protection ne s’applique jamais aux élus, architectes des Monuments historiques ou des Bâtiments de France, préfets et décideurs de tout poil, qui font ce que bon leur semble. S’il est fréquent que des municipalités … poursuivent des riverains qui élaguent sans autorisation…ou abattent dans les jardins sans respecter les règles d’urbanisme, il est exceptionnel de voir un maire condamné par la justice pour des infractions de même nature » Alain Baraton, La haine de l’arbre.
« L’arbre est un concentré de miracles, et pourtant il est aujourd’hui plus que jamais menacé ».
« La mort des arbres. (les arbres) ont un «(double) handicap dans la mercantilisation frénétique qui nous mine : … ils sont gênants pour tous ceux qui veulent faire du profit en urbanisant à tout-va un paysage déjà si dévasté qu’on ne songe même plus à le protéger. A quoi sert la beauté ? Ça rapporte combien ? ».
« Le Pr Heim ne pouvait parler des Michaux sans évoquer l'Arbre, cet Arbre auquel ils ont donné jusqu’à leur vie et qui se voit aujourd'hui sacrifié pour le profit — souvent illusoire — d'inconscients criminels.
C'était à lui d'établir le bilan de ce qu'André, son fils François et leurs compagnons, nous avaient légué et de ce qui demeurait de l'héritage, d'en tirer la leçon. »
Article de septembre-octobre 1956, relatant les cérémonies rendues à Vauréal en 1956 (inauguration de la plaque posée par les amis du Museum et du nom de la rue François-André Michaux) et le discours prononcé par le Pr Heim, Directeur du Museum d’Histoire Naturelle
"Dans la vraie vie, en dépit de la destruction sauvage, ou officiellement maîtrisée, des forêts, les arbres continuent à nous rendre heureux – mais pour combien de temps ? »
« Les arbres ne nous appartiennent pas, nous en sommes juste les conservateurs et notre mission est de permettre à nos descendants de les contempler ».
« Le danger, pour les arbres de notre planète, c’est nous » (Francis Hallé).